Tumeurs du foie : Notions préliminaires• Les
tumeurs secondaires du foie ou métastases hépatiques sont les plus fréquentes des tumeurs du foie. Elles compliquent surtout les cancers drainés par la circulation splanchnique, au premier rang desquels les
cancers du colon et du rectum. Elles peuvent cependant mais plus rarement, compliquer l’évolution de tous les autres cancers.
• Les
tumeurs malignes primitives du foie se développent à partir des différents tissus qui composent le foie. Le
carcinome hépatocellulaire développé à partir des travées hépatocytaires est de loin le plus fréquent des cancers primitifs du foie. La cirrhose en est le principal facteur favorisant.
Beaucoup plus rares sont le
carcinome cholangio-cellulaire (développé à partir des petits canaux biliaires) et l’
hémangiosarcome (développé à partir des vaisseaux sanguins intrahépatiques). Les autres tumeurs malignes primitives du foie telles que fibrosarcome, hémangiopéricytome, hémangioendothéliome épithélioïde et cystadénocarcinome sont tout à fait exceptionnelles.
• Les
tumeurs bénignes du foie sont soit kystiques comme le kyste biliaire simple ou le cystadénome, soit pleines comme l’
hémangiome, l’
hyperplasie nodulaire focale et l’
adénome, par ordre de fréquence.
• L'échographie, la scanographie ou l’IRM avec injection de produit de contraste, ont aujourd’hui une place essentielle dans le diagnostic des tumeurs du foie. Ils permettent souvent de se passer de la biopsie de la tumeur.
• L’enquête qui conduit à caractériser une tumeur du foie est indissociable du
contexte clinique dans lequel elle est découverte. En pratique 4 situations sont possibles:
- Le malade a un cancer primitif extra-hépatique : il faut évidemment évoquer en premier lieu le diagnostic de métastase.
- Une cirrhose du foie est présente : le diagnostic le plus vraisemblable est celui de carcinome hépatocellulaire.
- La tumeur hépatique a été découverte fortuitement chez une femme, plus rarement un homme, jeune, souvent lors d’une échographie prescrite pour des symptômes abdominaux sans spécificité : il faut évoquer d’abord le diagnostic de tumeur bénigne.
- La tumeur est découverte devant des signes d’appel spécifiques d’apparition récente à type de syndrome de masse du flanc droit ou de la région épigastrique, de douleurs de l’hypochondre droit, d’ictère, d’altération de l’état général : il faut évoquer une tumeur maligne ou une tumeur bénigne compliquée.
Ces 4 situations résument la majorité des circonstances de découverte des tumeurs du foie mais il est des situations moins typiques. Ainsi, une tumeur hépatique, bénigne ou maligne peut-être découverte fortuitement et révéler son facteur favorisant, comme un cancer primitif extra hépatique ou une cirrhose. La biopsie de la lésion hépatique est souvent nécessaire.
Connaître les kystes simples du foie ou kystes biliairesLes kystes biliaires du foie sont de loin
la tumeur bénigne la plus fréquente. Ils constituent la quasi-totalité des lésions kystiques bénignes du foie. Ce sont des cavités tapissées d'un épithélium biliaire en couche unicellulaire et remplies de liquide clair, et dépourvus de bilirubine parcequ'ils ne communiquent pas avec les voies biliaires.
Ils peuvent être diagnostiqués sont réunis les arguments suivants: absence de paroi décelable par les examen d'imagerie; contenu purement liquidien et homogène. Ils sont souvent multiple, de taille variant entre quelques mm et plusieurs cm. Ces caractéristiques sont parfaitement démontrable par échographie. Lorsque ce n'est pas le cas, l'IRM donne un aspect carcatéristique par l'hyperintensité massive en T2 du contenu liquidien, et l'absence de rehaussement de la paroi après injection de produit de contraste.
Ils doivent être différenciés de la polykystose hépatique dominante (ce qui peut être difficile qunad les kystes sont multiples), de la polykystose hépatorénale dominante, des tumeurs malignes kystiques, du kyste hydatique, et des dilatations kystiques des voies biliaires.
Ils peuvent exceptionnellement se compliquer: hémorragie intra-kystique, infection, compression des organes de voisinage si le volume est important. Seuls les kystes symptomatiques méritent d'être traités: la ponction n'est pas efficace car le kyste se reproduit rapidement, mais l'alcoolisation sous échographie est une technique satisfaisante, car elle détruit l'épithélium sécrétoire. Le traitement chirurgical (résection ou fénestration dans le péritoine) peut être difficile, mais est radical.
Ils ne dégénèrent jamais et ne justifient aucune surveillance.
Kystes simple, kystes multiples, et cystadénome. Le kyste simple (en haut) ou multiple (au milieu) n'a pas de paroi visible après injection de produit de contraste. A la différence du cystadénome mucineux (en bas) une tumeur bénigne qui peut dégénérer et doit donc être réséquée.
Dilatation kystique du cholédoque. C'est un diagnostic différentiel du kyste simple du foie. La cavité communique avec les voies biliaires, ce qui n'est pas le cas du kyste simple.