Les personnes jeunes peuvent-elles avoir le cancer colorectal ?
S’il n’y a pas d’antécédents familiaux et si la personne a moins de 30 ans, devrait-elle
s’inquiéter de l’apparition d’un cancer colorectal ?
En général, il est très peu fréquent de trouver un cancer colorectal chez des jeunes.
Cependant, il existe deux syndromes héréditaires bien reconnus, dans lesquels le cancer peut
apparaître chez des jeunes. Le premier, c’est la polypose adénomateuse familiale rectocolique
(PAFR/FAP). Il s’agit d’une maladie dans laquelle il y a une mutation d’un gène suppresseur de
tumeurs et où les personnes affectées développent dans le côlon des polypes précancéreux qui
peuvent se chiffrer par centaines, voire par milliers. À moins que le côlon ne soit enlevé,
100 pour cent de ces patients vont avoir un cancer colorectal, habituellement vers la fin de la
trentaine. La maladie est héritée directement d’un parent affecté (transmission autosomique
dominante), ce qui veut dire que chaque enfant a 50 pour cent de chance, ou 1 chance sur 2,
d’hériter du gène anormal. L’enfant qui hérite du gène développera éventuellement des polypes.
L’âge moyen pour le développement de polypes dans ce syndrome est le milieu de l’adolescence,
bien qu’on trouve parfois des enfants de 8 à 10 ans avec des polypesé
Si on sait qu’une famille a une PAFR, le parent affecté et les enfants à risque peuvent être soumis
à un dépistage de mutation de gènes au moyen d’un test génétique. Les enfants issus de familles qui
refusent les tests génétiques ou ne peuvent en avoir commencent à avoir des sigmoïdoscopies ou des
côlonoscopies à un âge de 10 ou 12 ans, à un intervalle de 6 à 12 mois, pour déceler la présence de
polypes. Une fois que de nombreux polypes commencent à se développer, on prévoit une chirurgie.
La bonne nouvelle concernant cette maladie, c’est que les options chirurgicales sont très bonnes et
que, maintenant, on peut souvent faire l’ablation du côlon avec une approche mini ou laparoscopique.
L’intestin est réuni directement et on n’a pas besoin de sac. Les selles fonctionnent normalement.
L’autre trouble transmis bien reconnu est celui du cancer colique héréditaire sans polypose.
Dans ce syndrome, le cancer se produit aussi tôt et se développe à partir de polypes. Mais ici,
il n’y a pas des centaines de polypes comme on en voit dans le PAFR. La maladie se présente aussi
à un âge plus avancé. La recommandation standard est la colonoscopie des enfants à risque des familles
affectées à partir de l’âge de 25 ans et répétés tous les deux ans. Le test génétique peut aussi être utile ici.
Donc, il existe des recommandations spécifiques pour les enfants de familles qui ont des taux élevés de
cancer colorectal. Mais le syndrome spécifique doit être connu. Il est très important pour les enfants de
familles comme celles-là d’être vus par des experts qui ont de l’expérience avec ces syndromes et dans
des institutions où on peut trouver du counselling et des services de tests génétiques.
Il est possible, bien que la chose soit assez rare, qu’un cancer du côlon sporadique apparaisse
chez des jeunes gens autres que ceux qui sont affectés par le PAFR ou le cancer colique
héréditaire sans polypose.