Dépister un cancer du foie
(22 Mai 2008)
(Source: http://www.pacomax.com/depister-un-cancer-du-foie/)
Dépister un cancer du foie :
Les circonstances de découvertes d’un cancer du foie sont très variables.
L’hépatocarcinome :
• peut rester longtemps muet et être détecté lors du suivi d’une maladie à haut risque (cirrhose, hépatite chronique) ou d’une autre pathologie digestive ;
• peut entraîner des signes cliniques non spécifiques du foie, comme des douleurs abdominales, de la fièvre, des nausées, des vomissements, des diarrhées, un amaigrissement, une fatigue, etc.
• peut être découvert à l’occasion d’une complication : hémorragie digestive, ictère (coloration jaune de la peau), ascite (accumulation de liquide dans la cavité péritonéale), encéphalopathie (troubles neurologiques qui vont de la simple confusion au coma).
Un cancer secondaire peut être découvert dans le cadre d’un bilan d’extension d’un cancer primitif connu, lors de la surveillance d’un cancer connu ou encore être révélateur d’un cancer primitif qui n’était pas connu.
Les métastases hépatiques lorsqu’elles sont multiples peuvent être reconnues à l’examen clinique : le foie est plus ou moins augmenté de volume (hépatomégalie), sa surface est irrégulière et les nodules sont de consistance dure.
Le diagnostic d’un cancer du foie repose sur les techniques d’imagerie : échographie abdominale en premier lieu, scanner et IRM permettant de mettre en évidence des lésions de petite taille.
En cas de doute, la biopsie hépatique permet de confirmer le diagnostic grâce à l’examen histologique des prélèvements. Elle est réalisée sous contrôle de l’échographie.
Les examens biologiques montrent des anomalies qui ne sont pas spécifiques : anémie (diminution du taux d’hémoglobine dans le sang), augmentation du nombre de globules blancs dans le sang, augmentation du taux sanguin des enzymes fabriqués par le foie (transaminases, gamma-GT, phosphatases alcalines).
Le dosage de l’alpha-foetoprotéine (AFP) est utile pour le diagnostic de cancer primitif du foie. Une élévation importante de son taux est associée dans environ la moitié des cas à un cancer du foie.
Quels sont les principaux traitements actuellement utilisés ?
Le traitement du cancer du foie dépend surtout de la taille de la tumeur. Il est essentiellement chirurgical.
Dans le cas d’une tumeur primitive localisée, le traitement consiste en une hépatectomie partielle (ou hépatectomie réglée).
La transplantation hépatique ne peut être envisagée que pour les très petites tumeurs et chez un sujet jeune. Ses indications restent exceptionnelles.
Le traitement chirurgical d’une métastase consiste en une hépatectomie partielle. Il ne peut être indiqué que si la métastase est accessible, s’il n’y a pas de trop nombreuses métastases dans le parenchyme hépatique, s’il n’existe pas d’autres métastases dans l’organisme.
Plusieurs autres types de traitement offrent des alternatives dans la prise en charge d’un carcinome hépatocellulaire : il s’agit notamment de l’alcoolisation (l’injection directe d’alcool dans la tumeur via une petite aiguille), de la chimio-embolisation (embolisation de médicaments spécifiques par artériographie hépatique), ou de la radiofréquence (destruction par ultrasons).
Les résultats de la chimiothérapie générale restent décevants dans le traitement du cancer du foie malgré les progrès récents.
Le traitement est-il efficace ? Pourquoi une surveillance après le traitement ?
L’évolution du cancer du foie dépend de son extension et des complications cliniques qu’il entraîne.
Quand la tumeur est relativement petite et limitée à une partie du foie, l’hépatectomie offre de bonnes chances de guérison.
Dans les autres cas, la récidive de la tumeur est possible en raison d’une diffusion fréquente intra-hépatique ou de nouveaux foyers cancéreux.
La surveillance du taux d’alpha foeto-protéine permet de détecter une récidive du cancer hépatique.
Quelles sont les conséquences des traitements ?
Les effets secondaires de la chimiothérapie
Les médicaments de la chimiothérapie ont en commun d’entraîner certains effets secondaires, plus ou moins accentués selon les produits. Ils régressent avec l’arrêt des produits, mais peuvent être prévenus ou corrigés lors de leur apparition :
• les nausées et vomissements : redoutés par les malades, ils sont heureusement aujourd’hui moins intenses grâce aux médicaments utilisés et à l’action préventive d’antiémétiques puissants (médicaments qui empêchent les vomissements).
• la diarrhée : il faut boire abondamment eau, thé, bouillon ou des boissons gazeuses pour éviter tout risque de déshydratation. En cas de persistance, des médicaments antidiarrhéiques peuvent être prescrits.
• la constipation : assez fréquente, elle est liée à la chimiothérapie, aux médicaments antiémétiques ou encore à l’inactivité physique. Elle sera soulagée par un traitement spécifique.
• les aphtes : relativement rares, ils varient selon les protocoles de chimiothérapie utilisés. On parle aussi de “mucite buccale”. Ils seront prévenus par des bains de bouche après les repas. Lorsqu’ils sont nombreux, ils peuvent être la conséquence d’une diminution du nombre de globules blancs, dont le taux doit alors être contrôlé par une prise de sang.
• la chute de cheveux ou alopécie : elle est fréquente mais pas systématique. Elle est le plus souvent progressive, démarrant 2 à 3 semaines après la première perfusion. Elle est temporaire, les cheveux repoussant toujours à la fin de la chimiothérapie. Selon les médicaments utilisés, on peut proposer le port d’un casque réfrigérant pendant la séance de chimiothérapie, mais il faut savoir que son efficacité est variable.
• la diminution de certains globules blancs : le nombre des polynucléaires neutrophiles diminue souvent (neutropénie). Généralement de courte durée, cette diminution est sans conséquence. Cependant, une surveillance par prises de sang régulières est effectuée. En cas de chute trop importante (aplasie), le malade court alors un risque d’infection.
• la diminution des globules rouges : appelée aussi anémie, elle peut survenir en fin de traitement. Elle peut être responsable d’une fatigue importante.
• la diminution des plaquettes ou thrombopénie : elle entraîne un risque d’hémorragie en cas de coupure accidentelle, car les plaquettes permettent la coagulation du sang.
• la fatigue : c’est un effet secondaire fréquent de la chimiothérapie. La fatigue est en réalité liée à plusieurs facteurs : la maladie elle-même, les traitements associés entre eux, la baisse des globules rouges lors de la chimiothérapie, mais aussi le stress et l’angoisse.
La détresse psychologique qui peut accompagner votre maladie est aujourd’hui mieux comprise et considérée. Pour mieux vivre avec sa maladie, il est essentiel d’avoir des explications et des informations pour comprendre. L’équipe soignante, les médecins psychiatres ou les psychologues sont à même d’apporter au malade une aide morale précieuse. Il est important d’établir une bonne relation avec le médecin, le conjoint et les proches pour conserver un équilibre psychologique. Les associations de patients sont également très utiles car elles permettent de rencontrer des personnes ayant vécu les mêmes expériences et qui peuvent donc donner des conseils avisés.
Quels sont les principaux éléments pronostiques ?
Le pronostic de l’hépatocarcinome est lié au volume de la tumeur, à sa dissémination dans le foie et dans l’organisme, à l’existence de complications cliniques (hémorragies digestives, ascite, encéphalopathie, etc.).
Dans le cas de métastases hépatiques, le pronostic est lié leur nombre, à leur accessibilité à la chirurgie et aussi au cancer primitif.
Que se passe-t-il après le traitement ?
En cas de rémission, une surveillance médicale est réalisée tous les 3 ou 4 mois au début, puis tous les 6 mois.
La réinsertion socio-professionnelle
Elle a pour but d’aider le patient et sa famille dans sa vie quotidienne. L’aide d’une assistante sociale pendant la maladie peut permettre au malade d’éviter ou de résoudre certaines difficultés pendant les hospitalisations, mais aussi après les traitements. Un tel suivi facilite la reprise d’une vie normale. A noter que les associations de bénévoles peuvent également aider le malade par leur expérience et lui apporter des conseils adaptés et des adresses utiles.
Si une reprise du travail peut être envisagée, l’idéal, si l’organisation professionnelle le permet, est de reprendre progressivement le travail, à temps partiel par exemple. La loi prévoit d’ailleurs des aménagements du temps du travail. Là encore, il est conseillé de s’adresser à une assistante sociale, car les dispositions dépendent de nombreux facteurs (situation particulière, employeur, Caisse de Sécurité sociale).