Une métastase (qui signifie : je change de place) est la croissance d'un organisme pathogène ou d'une cellule tumorale à distance du site initialement atteint. Chez l'homme, les métastases peuvent se produire par diffusion de cellules malignes ou de microorganismes par voie sanguine (hématogène) ou lymphatique (les ganglions lymphatiques métastatiques sont appelés adénopathies).
Généralités sur les métastases en cancérologie
Les métastases se développent, le plus souvent, dans des organes qui font filtre : poumon (filtre toute la circulation du corps), foie (filtre la circulation digestive, en provenance de la veine porte), mais aussi dans les os, le cerveau, et la plupart des autres organes.
Les métastases sont souvent groupées, réalisant, lors des examens (radiographie de poumons, échographie hépatique, etc.), un véritable lâcher de ballons.
Les métastases font toute la gravité du cancer.
En effet, l'extirpation chirurgicale complète d'un cancer ne permet pas d'avoir la certitude qu'une métastase ne se découvrira pas, des mois ou des années plus tard.
À partir d’une tumeur primaire les cellules cancéreuses peuvent pénétrer dans les vaisseaux lymphatiques et sanguins, et circuler ailleurs dans le corps grâce au système sanguin jusqu’à un centre éloigné et croître (métastaser) dans des tissus normaux.
Les tumeurs sont soit bénignes, soit malignes. Les tumeurs malignes sont celles qui peuvent se propager par invasion et métastase tandis que des tumeurs bénignes ne peuvent que grandir sur place. Par définition, le terme « cancer » ne s’applique qu’aux tumeurs malignes. Cependant, quelques tumeurs avec histologie bénigne peuvent se comporter comme des tumeurs malignes, par exemple dans le cas de tumeurs cérébrales, et là le traitement doit être aussi agressif qu’avec la forme maligne.
C’est la capacité de s’étendre à d’autres tissus et d’autres organes qui fait du cancer une maladie potentiellement mortelle, c’est pourquoi il y a grand intérêt à comprendre ce qui rend possible des métastases dans le cas d'une tumeur cancéreuse maligne. En effet l'apparition de métastases traduit en général l'entrée de la maladie cancéreuse dans sa phase terminale.
Les organes les plus fréquemment concernés par le développement de métastases sont les glandes surrénales, le foie, le cerveau et les os. Certaines tumeurs ont également tendance à essaimer dans des organes particuliers, comme l’a suggéré il y a plus d’un siècle, en 1889, la « théorie de la graine et du sol » due à Stéphane Paget. Le cancer de la prostate, par exemple, métastase généralement dans les os. De la même façon, le cancer du côlon a tendance à métastaser dans le foie. Chez les femmes le cancer de l’estomac métastase souvent dans les ovaires, où il forme une tumeur de Krukenberg.
Quand les cellules cancéreuses diffusent pour former une nouvelle tumeur, on parle de tumeur secondaire, ou métastatique. Bien que les cellules métastatiques soient originaires de la tumeur primitive, elles ne sont pas exactement identiques aux cellules de cette dernière. En effet, ces cellules doivent acquérir un certain nombre de caractères (perte d'adhésion cellulaire, migration, invasion, etc.) leur permettant de passer du phénotype cancéreux à métastatique. Ainsi, si le cancer du sein métastase dans le poumon, la tumeur secondaire est composée de cellules de sein malade (et non des cellules de poumon malade). La maladie dans le poumon est le cancer du sein métastatique (et non le cancer de poumon).
Les cellules cancéreuses peuvent s’étendre aux ganglions lymphatiques (ganglions lymphatiques régionaux) dans la zone de drainage de la tumeur primaire. On parle alors d’envahissement ganglionnaire, de ganglions envahis, ou de maladie régionale. La diffusion dont la localisation se limite aux ganglions lymphatiques régionaux près de la tumeur primaire n’est pas normalement comptée comme métastase, bien que ce soit une indication de pronostic plus mauvais.