Les accidents de radiothérapie, explications.
L’affaire d’Épinal suscite légitimement quelques inquiétudes chez les personnes ayant subit une radiothérapie. Les accidents de radiothérapie sont rares mais pas inexistants. Donc avant de rassurer, quelques explications :
La radiothérapie fait partie de la panoplie des traitements contre les cancers. Elle consiste à envoyer des radiations (ou rayons radioactifs) sur les cellules cancéreuses pour les tuer. Le mécanisme est double, c’est un mécanisme de brûlure de la cellule cancéreuse et un mécanisme de mutation chromosomique mortelle pour cette même cellule.
Chaque cellule, qu’elle soit cancéreuse ou non, a un potentiel d’encaissement de rayons radioactifs. Ce potentiel s’amenuise avec la charge de rayonnement et n’est pas récupérable. Ainsi, si une cellule reçoit une charge radioactive équivalente à la moitié de son potentiel, elle survivra Si 10 ans après, elle reçoit l’autre moitié de la charge, elle n’aura rien récupéré en 10 ans et mourra. C’est la raison pour laquelle on fait toujours une charge maximum sur des lésions cancéreuses, et en cas de récidive quelques années plus tard, on ne pourra pas recommencer au risque de nécroser toute la zone irradiée.
L’effet des rayons n’est pas un effet immédiat. Les cellules et tissus meurent ou se sclérosent plusieurs mois après l’arrêt d’une radiothérapie. En cas de surdosage, les conséquences peuvent apparaître même plusieurs années après.
Comme on l’a évoqué, on essaie toujours de faire une irradiation maximum, mortelle pour tissu cancéreux donné. Le problème est que ce tissu est rarement à fleur de peau, il faut donc traverser des tissus sains (parois). En outre le rayonnement ne s’arrête pas à un tissu précis et traverse tout le corps. Cela signifie donc que tous les tissus traversés par le rayonnement risquent d’être détruits au même titre que les cellules cancéreuses, cela revient à faire un trou dans le bonhomme. Pour palier à cet inconvénient majeur, lorsque l’on fait une radiothérapie, on commence par repérer et circonscrire la zone du cancer. Ensuite on vise cette zone avec plusieurs faisceaux de rayonnement radioactifs, sous des angles à chaque fois différents. Le but est que la zone cancéreuse subisse le passage de tous les faisceaux radioactifs, donc un dosage maximum, et que les zones périphériques ne subissent chacune que le passage d’un seul faisceau, donc soient touchées par un rayonnement à dose insuffisante pour être mortelle
Normalement, au décours d’une radiothérapie, peuvent apparaître des irritations de la peau en périphérie de la zone cancéreuse. Ces irritations disparaissent après traitement sans laisser de trace ou presque. Toujours normalement, une dégradation tardive de la lésion peut se manifester sur un sein par une rétraction visible des tissus.(attention, ce peut aussi être une récidive du cancer)
DONC:
S’il apparaît des sclérose importantes ou des ulcérations au niveau de la peau, si des organes profonds non touchés par le cancer se nécrosent ou se rétractent rapidement ou à distance de l’irradiation, on est en droit d’évoquer un mauvais ciblage ou un surdosage de rayons.