Santé mentale
Les ados qui abusent des boissons énergisantes courent des risques
The Canadian Press
Par Megan K. Scott, THE ASSOCIATED PRESS
9 juin 2008
NEW YORK - Coincée entre ses devoirs, ses activités parascolaires et son emploi chez Wendy's, Megan Ward n'arrêtait pas une seconde. L'adolescente de 16 ans a donc commencé, l'an dernier, à avaler une boisson énergisante Red Bull ou Monster avant ses classes et parfois une autre avant d'aller s'entraîner en soirée.
"J'avais besoin d'énergie, a dit la jeune femme. Le matin, ça me donne ce petit élan dont j'ai besoin pour me lever et commencer ma journée. L'effet finit par passer, et je suis prête à partir."
Les boissons énergisantes qui regorgent de caféine et de sucre sont devenues le breuvage de choix de plusieurs adolescents. Environ 30 pour cent d'entre eux en consomment tous les jours, selon un sondage réalisé aux Etats-Unis, contre 20 pour cent en 2002. En comparaison, seulement 14 pour cent des adultes disent boire une boisson énergisante chaque jour.
Si les adolescents aiment le goût, l'effet et le côté "cool" de ces breuvages, leur popularité commence à inquiéter plusieurs responsables et experts médicaux. Ils se préoccupent entre autres de leur teneur élevée en sucre et en caféine, de la tendance des jeune à les mélanger avec de l'alcool et de campagnes publicitaires qui semblent cibler les adolescents avec des noms comme "Cocaine".
(Redux Beverages, la compagnie qui fabriquait "Cocaine", offre aussi une poudre à mélanger appelée "Blow", le nom couramment donné à la cocaïne.)
En Floride, par exemple, des responsables scolaires pourraient interdire ces breuvages depuis que quatre étudiants sont tombés malades après en avoir bu. Dans le comté de Palm Beach, par ailleurs, un jeune de 16 ans a perdu la vie après avoir mélangé des boissons énergisantes avec de l'alcool, selon ses parents. Les résultats toxicologiques sont toujours attendus.
Les jeunes qui mélangent boissons énergisantes et alcool risquent aussi davantage d'être victimes de blessures ou d'accidents que les jeunes qui consomment uniquement de l'alcool, selon une étude réalisée par la faculté de médecine de l'université Wake Forest.
"Ils peuvent boire plus longtemps sans se sentir ivres et ils boivent davantage sans se sentir ivres, a expliqué l'auteure de l'étude, la professeure Mary Claire O'Brien. Mais ils sont quand même soûls. Ils ne s'en rendent simplement pas compte."
Mais qu'est-ce qui constitue une consommation "raisonnable" de caféine? Impossible à déterminer, dit Laura Juliano, qui enseigne la psychologie à l'American University. Impossible de formuler une équation à partir du sexe, de la race et de l'indice de masse corporelle et d'en arriver à un chiffre précis.
Plusieurs facteurs - comme la génétique, le tabagisme et les contraceptifs oraux - pourront avoir un impact. Pour les enfants de 12 ans et moins, Santé Canada recommande un apport quotidien maximal en caféine de 2,5 milligrammes par kilogramme de poids corporel. Pour les femmes en âge de procréer, l'apport maximal recommandé est de 300 mg de caféine par jour, soit un peu plus de deux tasses de café de 8 onces (237 ml). Pour les autres adultes en bonne santé, le maximum quotidien recommandé est de 400 mg.
Certaines boissons énergisantes peuvent contenir jusqu'à 500 mg de caféine par cannette de 700 ml. Ces boissons peuvent nuire au sommeil des jeunes, les rendre nerveux et ajouter des calories inutiles à leur alimentation, explique la nutritionniste Joan Salge Blake, avant d'ajouter que ces boissons remplaceront des aliments plus sains comme le lait écrémé, qui est essentiel à l'apport en calcium et vitamine D.
Interdire ces boissons aux mineurs pourrait toutefois se révéler compliqué, puisque certaines contiennent moins de caféine que certaines marques de café.
Source: http://www.santecheznous.com/channel_health_news_details.asp?news_id=203&news_channel_id=33&channel_id=33&relation_id=43107